La privatisation de TF1, le cauchemar des années 80
« Dans les années 1930, même la grande cité de Métropolis ne fut pas épargnée par les ravages de la crise économique mondiale. En ces temps de peur et de confusion, le travail d’information du public était pris en charge par le Daily Planet, un grand journal de Métropolis dont la réputation de clarté et de franc-parler était devenue un symbole d’espoir pour la grande cité de Métropolis. » (Ouverture du film Superman, 1978)
La France des années 1980, ressemble de plus en plus à la Métropolis de Superman.
Bien sûr, c’est la crise. Mais grâce au travail des médias - qui savent se faire pédagogues -, l’espoir est possible. Les entreprises - dont on attend déjà qu’elles redonnent à la France sa place dans le monde et aux Français leur fierté d’antan -, vont assurer la qualité de l’information, la vigueur du pluralisme et transformer les médias en « quatrième pouvoir ».
Il faut donc « éloigner l’Etat de l’information » (François Léotard, Ministre de la culture, à l’Assemblée nationale le 14 mai 1986).
Il faut donc « une chaîne du culture » (Antoine de Clermont-Tonnerre, lors de l’audition du groupe Bouygues à la CNCL, le 3 avril 1987).
Il faut donc « briser le tabou de la publicité » en montrant qu’elle peut se mettre au service du public, sur une chaîne qui saurait « oublier l’audimat » (Bernard Tapie, lors de l’audition du groupe Bouygues à la CNCL, le 3 avril 1987).
Face à « la crise », Métropolis s’était trouvé un super-héros. Il était grand, habillé en rouge et bleu et le Daily Planet lui consacrait souvent sa « Une ».
La France aussi a su se trouver un super-héros « pour nous sortir de la crise ». Il est un peu plus petit et un peu plus hargneux. TF1 l’aime beaucoup. Les autres médias aussi.
Selon le Syndicat national des journalistes (CGT), sur les 264 premiers jours de l’année 2006, il est apparu 266 fois à la télévision.
Voici en résumé l'émission Là-bas si j'y suis de Daniel Mermet du 29 novembre dernier sur France Inter qui retrace toute la période de la privatisation de TF1 avec ses anecdotes cocasses et les grandes promesses de l'époque. Grande période de fumisterie avec des acteurs comme Bouygues, Tapie, Léotard et plein d'autres gros baratineurs liés par intérêt qui ont vendu la privatisation de TF1 aux français comme un bien pour la culture et l'information. Quand on sait ce qu'est devenu la chaîne aujourd'hui, sorte de porte-parole du gouvernement pour l'information et aux ras des pâquerettes au niveau culturel avec Le Juste Prix, cette émission est savoureuse à écouter. Souvenir, souvenir :)
[edit] J'ai rajouté un extrait bien connu de Pierre Desproges ;)
"La télé, c'est la victoire de la merde sur la beauté des choses"...
RépondreSupprimerMerci pour m'avoir ramené quelques années en arrière...Pierre Desproges devrait inspirer la plupart des blogueurs, et pourtant ce n'est pas le cas...On devrait pourtant se réapproprier Desproges et Coluche pour rentrer en résistance dans cette société pourrie...
C'est vrai que ces deux là manquent bien, ils auraient du boulot avec l'actualité en tout cas!
RépondreSupprimerPourquoi pas supprimer cette chaine ? :-)
RépondreSupprimerJ'ai viré le bouton 1 de ma télécommande.
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