Le bistrot se meurt
C'est en une du Parisien et la nouvelle (si ç'en est une) ne fait pas sourire: Les bistrots disparaissent plus rapidement que les ours polaires et les chanteurs de rock.
Je ne fréquente pas les bistrots et si j'avais mes habitudes dans des bars rock'n'roll il y a quelques années je n'y vais plus parce que soit ils ont fermé soit ils ont été repris par des connards qui n'ont pas su garder la clientèle en changeant ce qu'il ne fallait pas. Les bistrots ne sont de toutes façons pas tendance chez les djeunz qui préfèrent se peler la nouille en terrasse chez Starbucks.
La société a changé et je ne sais pas si cette extinction est due à l'apparition de l'euro ou l'interdiction de fumer à l’intérieur du lieu, activité indispensable dans toutes discussions avec les potes ou les abrutis de passage au comptoir, parce que le café ou le demi pression se boit debout dans un bistrot tout comme un match de football doit être vu debout dans les tribunes.
Je sais qu'en banlieue les bistrots ferment plus rapidement que dans les grandes villes, du moins j'ai cette impression, et dans ces dernières, la plupart des établissement sont repris par des asiatiques qui ont cru repéré le bon filon alors qu'ils auraient peut-être du rester dans le domaine qu'ils connaissent, la vente de pièces informatique à Montgallet. Mais bon, il n'y a qu'eux qui peuvent racheter ce genre de fond de commerce actuellement.
Reste que le petit bistrot se fait rare, il est aussi souvent remplacé par des bars tendance ou "lounge" qui permet au taulier de vendre son café ou sa bière hors de prix dans des endroits trop confortables avec de la musique de merde à des bobos friqués ou des hipsters débiles avec qui on a pas du tout envie de sympathiser.
Alors maintenant ces propriétaires de bars commencent vraiment à s’inquiéter de ne plus vendre leur café de luxe à 2 euros et demanderaient presque des aides de l'état comme des cons de bonnets rouges, ils ont raison d'essayer, l'état est souvent fébrile avec les minorités pénibles.
Mais je m'en tape, je ne vais plus au bistrot sauf quand il y a le Kremlin des Blogs à la Comète alors tant que la Comète existera, tout ira bien.
qu'importe la disparition des troquets si c'est pour y trouver de gros crétins frisés qui insultent tout le monde comme à la comète..
RépondreSupprimerÇa, chacun son point de vue.
SupprimerDommage que les bistrots disparaissent plus vite que les communistes...
SupprimerOu que ça soit inversement proportionnelle au développement des réactionnaires.
SupprimerIl y a peut être une corrélation d'ailleurs... - de bistrot = + de réacs....
SupprimerHum hum hum......
Rappelons que lors de la venue de GdC à la Comète, il a passé tout le temps de l'apéro (plus d'une heure) dehors au téléphone et nous a rejoints à table après. Il n'a donc rien vu de la partie bistro.
SupprimerJe ne m'en souviens plus trop.
SupprimerLe sujet est, sinon important, du moins intéressant.
RépondreSupprimerLa première question à se poser c'est "pourquoi ?".
Je vois plusieurs réponses :
-Il y a moins de clientèle pour ce genre d'établissement
-Les charges et le manque de clientèle empêchent ces établissement de vivre.
A la première réponse il n'y a malheureusement pas grand choses à faire. Perso je n'ai jamais fréquenté les bistrots (les bars avec terrasse oui, mais pas les bistrots) sauf pour acheter des cigarettes ou un ticket de loto.
Pour la deuxième réponse, la solution est simple...
Effectivement, l'interdiction de fumer n'a certainement pas aidé.
Sur les chinois, c'est plus facile pour eux, ils ne respectent pas la législation sur le travail et ils se prêtent de l'argent entre eux en dehors de toute régulation.
Je déteste les bars lounge...
Subventionner les bistrots c'est comme subventionner les entreprises ou l'agriculture : ça ne sert à rien si ce n'est prendre toujours plus d'argent aux français et à creuser les déficits.
Tant pis, c'est comme ça... Dans le même temps je vois de plus en plus de petits restos sympathiques ouvrir donc bon... C'est la fameuse destruction créatrice de Schumpeter.
C'est vrai que les chinois sont des malins de ce coté là, par contre ils peuvent détruire des quartiers entiers comme avec le textile vers boulevard Voltaire à Paris.
Supprimerc'est vrai... Leur culture et leur mode de vie est assez bizarre...
SupprimerJe voulais faire un billet pour répondre au tien mais j'ai eu une merde au bureau. Je résume : il y a eu des petites évolutions :
RépondreSupprimer1. La généralisation du paiement par carte ou par ticket restaurant : plus de liquide. Donc plus de black (non paiement de la TVA et des cotisations).
2. Contrôles d'alcoolémie : mortel en province. Les gens ne peuvent plus aller boire un coup après le boulot.
3. Interdiction du tabac : ça a été dur pour les bistros urbains. Les gens qui venaient prendre un café le matin ou après déjeuner pour fumer une clope n'avaient plus de raison d'aller au bistro le prendre d'autant que les machines à café font maintenant du café de qualité.
4. Perdant des sources de revenus, les bistros ont debeloppé d'autres activités comme les jeux. Mais les joueurs font fuir la clientèle.
.../..
Je continue :
SupprimerLes bistros n'ont pas su s'adapter aux pertes de revenus. Ils ont continué comme avant en essayant de boucher les trous (voir mon dernier point).
Le phénomène suivant est la prétention des patrons qui veulent "développer de l'activité". Un excellent contre exemple est le patron de l'Aéro en face de La Comète. Il est tout seul. Un tas de gens lui conseillent de faire à manger. "Il faut développer l'activité et augmenter le chiffre d'affaire pour gagner plus de pognon et faire monter la valeur du fonds de commerce". Lui a très bien compris qu'en faisant cela, il faudrait embaucher un cuisinier et un serveur à mi temps... En fin de compte, il gagnerait moins.
.../...
Peut-être aussi que tout doit aller vite aujourd'hui et que les gens ne prennent plus le temps de s'arrêter au bistro.
SupprimerLe point suivant que je voulais montrer est l'horrible dérive non pas libérale mais capitalistique du secteur. Je fais la différence entre les deux car une andouille comme GDC ne peut pas comprendre que c'est contraire au libéralisme de devoir acheter une licence et un fonds de commerce pour pouvoir travailler.
SupprimerDans le temps, un type avait un local et y ouvrait un bistro.
Maintenant, on a trois acteurs :
- le propriétaire du local,
- le propriétaire du bistro,
- le gérant ou patron (parfois salarié, souvent à son compte).
Si le patron développe son activité, il gagne plus d'argent mais cela donne des prétextes aux autres pour augmenter les loyers. Et on rentre dans une spirale où, en bout de course, c'est le patron qui se fait baiser (mais il a des compensations : il gagne bien sa vie et obtient, quand il est bon, il a la reconnaissance du milieu).
Je pourrais citer un exemple de foirage : le patron qui a transformé la Comète. Il a très bien fait monter la boutique mais le chiffre est tombé brutalement (quand le Auchan a ouvert après des années de travaux, il n'y avait plus de contremaître et autres ingénieurs dans le quartier). Il s'est grillé en deux mois.
Je pourrais en pondre des tonnes comme ça.
.../..
J'en avais fait un billet qui a eu du succès mais les commentateurs étaient des patrons qui ont réussi sur le thème : il faut développer l'activité. Genre offrir des tapas aux clients et faire des concerts.
SupprimerIls ne se rendaient pas compte que cela ne fonctionne pas partout.
Les successeurs du patron de LC dont je parlais ont bien compris. Ils ont fait une affaire familiale et sont revenus à ce qui a toujours marché mais n'est pas possible partout.
Hop.
Excellente analyse Monsieur Jégou ! Merci de faire la différence en Capitalisme et libéralisme !
SupprimerVos 4 points (1. La généralisation du paiement par carte etc...) sont tout à fait juste !!
Si on ajoute à cela la hausse des frais, des normes, des règles et des charges, on a le résultat actuel.