L'étape 4
8 juin 2019.
Dernière étape et la plus importante car elle signifie la validation pour la participation au Paris-Brest-Paris en cas de réussite, autrement dit j'ai quand même bien stressé les jours précédents avec une météo qui ne s'annonçait pas trop bien. J'avais le souvenir du 400 avec une nuit de déluge avant le départ, là c'est Miguel qui s'était incrusté la veille pour pimenter l'ambiance.
Nuit pas terrible et réveil difficile à 3h30, je n'avais pas trop d'avance finalement pour le départ à 4h30, j'avais prévu de rouler avec un copain de club et je suis arrivé, comme d'habitude, limite à la bourre. Petit stress supplémentaire quand je suis allé sur mon balcon, ça soufflait énormément avec des nuages qui filait d'ouest en est.
Pas trop eu le temps de papoter pendant les formalités au contrôle du départ que je filais direct pour le rattraper, il avait 5mn d'avance, j'étais dans le bain avec un départ rapide.
Je le rattrape avec deux autres cyclos du club, j'apprends que nous n'étions que 36 inscrits pour ce 600 réputé difficile et assez représentatif de ce qui nous attend au PBP, je constate dès le départ que le vent va bien nous pourrir la vie.
15 km après le départ, un cyclo du groupe crève, ça commence bien. Il faisait encore nuit et le changement de chambre à air à la frontale et au réveil, c'est vraiment pas le top. 20 mn de perdu mais nous repartons déjà refroidi. A la première cote, nous nous retrouvons à deux, on laisse tomber en se disant qu'ils iront à leur rythme et on ne les reverra plus, nous avons appris plus tard qu'ils avaient abandonné après plusieurs crevaisons. Nous avons roulé d'une traite vers le premier point de contrôle à Mortagne-au-Perche (km134), le vent de face nous faisait faire des efforts pas possible et la moyenne était minable, il était 11h15 et j'avais l'impression de avoir fait le double de kilométrage.
On repart vers Bagnoles-de-l'Orne pour une étape de presque 100km et toujours face à ce satané vent qui finira par se calmer vers 17h, il y aura une pause abricot-banane à Sées, j'en avais une envie dingue et je ne pensais qu'à ça. Ça m'a fait du bien, la traversée de la belle route forestière de Carrouges fut un moment de vélo très agréable, nous n'avons croisé personne et nous n'entendions que le vent dans les arbres, par moment on se serait cru en montagne. Par contre les dégâts de la tempête était visible et la piste ressemblait plus à du gravel qu'à du vélo de route, les descentes étaient dangereuses à cause des branches d'arbres en travers, il a même fallu porté le vélo pour passer un arbre mais cette partie était vraiment sympa.
Arrivée sous le soleil à Bagnoles-de-l'Orne (km221) que je ne connaissais pas, je découvre une belle ville touristique et nous prenons un verre et une glace en terrasse et au soleil en compagnie d'un cyclo qui abandonnera à cause de douleur au ventre. L'accalmie sera de courte durée en voyant les nuages noires arriver et c'est tant mieux, le lieu était trop beau. Après le vent, la flotte mais pas trop longtemps puisque le pire nous attendait, les lignes droites vallonnées à perte de vue, le genre de truc qui te file le moral à zéro. Les 100km jusqu'à Ernée, je les ai roulé mécaniquement, sans faire attention au paysage et sans trop regarder devant moi, c'était la partie la plus routière en terme de voiture et la plus horrible en terme de vélo, je ne retiendrais que le point extrême du BRM vers l'ouest à Saint-Hilaire-du-Harcouët, ça sentait bon les vacances avec le panneau indiquant la direction de St-Malo et du Mont-Saint-Michel, même si je pensais plutôt au Mont-Saint-Miguel à cause du vent. Et pendant ces lignes droites de malheur j'ai eu le temps de penser à beaucoup de choses.
L'arrivée à Ernée (km313) à 21h30 a été un soulagement, j'ai rejoint le copain qui m'avait laissé à ma 350ème pause pipi après St-Hilaire, je lui avais dis que je le rattraperai, je n'ai jamais pu.
Nous avons pointé dans un bar encore ouvert et où une vingtaine de jeune qui faisaient une pause mariage autour d'une bière en terrasse nous ont invité à leur grande tablée, c'était très sympa mais la vue de toutes ces pintes étaient une torture pour moi, ils voulaient nous payer la tournée mais j'ai fait tache avec ma limonade et mon café. Nous sommes reparti pour le prochain point de contrôle où le club nous avait réservé un plateau repas dans un resto, il y a encore plus de 40km à faire, il était plus de 22h, ça commençait à être long. Heureusement il n'y avait plus de vent et de toutes façons nous étions déjà en direction de l'est, je n'ai pas vu les kilomètres passées et nous sommes arrivés un peu avant minuit à Lassay-les-Châteaux (km356). Le club avait bien fait les choses, l'accueil au resto était super et les buffets froid et chaud étaient à volonté, un vrai repas pendant un BRM est un luxe bien appréciable. J'ai tenté une approche avec la propriétaire pour profiter de ses banquettes mais elle n'était pas très chaude. Le Crédit Mutuel a coté nous a accueilli pour la nuit, ça tombe bien c'est ma banque.
Après une nuit de 3h ou j'ai validé l'oreiller gonflable de chez Decathlon c'est le départ la tête dans le gaz vers Villaines-la-Juhel pour une trentaine de kilomètre qui ne restera pas en mémoire, le gros morceau vers Mortagne-au-Perche pour la deuxième fois nous attendait et j'espérais un vrai petit déjeuner. Finalement arrivé au point de contrôle (km469) un peu avant 10h, j'avais plus envie d'un coca et d'un café qu'autre choses, il faut dire qu'on n'avait rien vu d'intéressant pour s'arrêter et j'avais fini par prendre un sandwich jambon-emmental de ma réserve en guise de petit-déjeuner. Le plus marrant c'est qu'on a pointé au même bar que la veille mais avec 360km de plus dans les jambes, nos têtes ne devaient plus être les mêmes et ça devait commencer à sentir le fennec.
Enfin, il restait le plus dur moralement, faire le retour par la même route qu'à l'aller même si à partir de Châteauneuf-en-Thymerais et ses rades dignes de Groland le relief est plus cool et la route n'était devenue qu'une succession de mini étapes trop connues pour nous qui roulions régulièrement dans le coin. La circulation entre Maintenon et Rambouillet m'a paru abominable tellement ça circulait vite, c'est à se demander si les automobilistes arrivent un jour à se décontracter au volant.
La fin du parcours dans la célèbre cote des 17 tournants à Dampierre m'a fait découvrir le charme d'un circuit de motos et de voitures vroumvroum, ça monte et ça descends à fond. Je n'ai pas eu le temps d'avoir peur mais il faut avouer qu'avec 580 km dans les jambes et le début de ras-le-bol, ce n'est pas ce qu'on espère pour finir tranquillement. Ceci dit, même si je n'ai pas fait un temps record dans cette cote ni dans celle de Port-Royal après (la dernière), elles m'ont paru facile comparée aux multiples toboggans du Perche.
Ce BRM était un avant-goût du Paris-Brest-Paris pour le relief, c'est à dire qu'il y a jamais de plat, ça promet. Je n'ai jamais été si heureux de rentrer dans ma ville plate mais il faut bien dire que le vent de face de l'aller m'a bien rincé dès le début.
Sur les 36 partants, il y a eu 3 abandons et il parait, même si je n'ai pas été le plus rapide, que je n'avais pas le visage marqué à l'arrivée par rapport à certains, mais je cache bien mon jeu.
J'ai l'impression de reconnaître une partie du tracé de la RN 12. Déjà qu'en voiture, c'est d'un chiant, mais en vélo...
RépondreSupprimerBravo pour l'exploit malgré la météo. On te regardera passer vers Brest !
Départ le 18 août à 18h45 de Rambouillet!
SupprimerRend-toi bicyclette, tu es cErnée!
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